INTERPOL lance le premier métavers policier mondial

20 octobre 2022
Le monde virtuel permet à INTERPOL de proposer des formations immersives aux services chargés de l’application de la loi du monde entier

NEW DELHI (INDE) - Le métavers n’est pas pour demain. Il est déjà là.

À l’occasion d’une session surprise de la 90ème Assemblée générale d’INTERPOL à New Delhi, l’organisation policière mondiale a dévoilé le tout premier métavers spécialement conçu pour les services chargés de l’application de la loi du monde entier.

Opérationnel à 100 %, le métavers d’INTERPOL permet aux utilisateurs inscrits de visiter une version virtuelle du siège du Secrétariat général d’INTERPOL à Lyon sans aucune frontière géographique ni physique, d’interagir avec d’autres agents par l’intermédiaire d’avatars, et même de suivre des formations immersives aux enquêtes médico-légales et à d’autres capacités policières.

 Le métavers d’INTERPOL est accessible via l’INTERPOL Secure Cloud, ce qui en garantit la neutralité.

Au cours de la session interactive, les délégués de l’Assemblée générale présents à New Delhi ont eu la possibilité de pénétrer dans les locaux de Lyon par l’intermédiaire d’avatars grâce à des casques de réalité virtuelle.

« Pour beaucoup, le métavers est synonyme d’avenir lointain, mais les questions qu’il soulève sont celles qui ont toujours motivé INTERPOL, à savoir aider nos pays membres à lutter contre la criminalité et rendre le monde, virtuel comme réel, plus sûr pour les populations qui y vivent », explique Jürgen Stock, Secrétaire Général d’INTERPOL.

« Nous entrons sans doute dans une nouvelle ère, mais notre engagement reste le même. »

Lors d’une table ronde de suivi, INTERPOL a également annoncé la création d’un Groupe d’experts sur le métavers pour représenter les problématiques des services chargés de l’application de la loi sur la scène mondiale et veiller à ce que ce nouveau monde virtuel soit sécurisé dès la conception.

Le métavers n’est pas l’apanage des gameurs

Loin d’être un simple gadget réservé aux gameurs, le métavers est souvent considéré comme la prochaine étape possible du développement d’Internet. D’ici 2026, une personne sur quatre passera au minimum une heure par jour dans le métavers pour travailler, étudier, faire des achats et entretenir des relations sociales, d’après la société de recherche sur les technologies Gartner.

Comme le révèle le tout nouveau Rapport d’INTERPOL sur les tendances mondiales de la criminalité, cette dernière suit le rythme global et migre progressivement vers le numérique. Si les frontières de notre monde réel se fondent de plus en plus dans l’univers numérique (qui semble, lui, s’affranchir des frontières), la table ronde s’est interrogée sur la question suivante : « Comment les services chargés de l’application de la loi peuvent-ils continuer à protéger les populations et à garantir l’État de droit ? ».

Comment la police peut-elle approfondir sa connaissance des menaces tout en saisissant les opportunités ?

Les criminels commencent d’ores et déjà à exploiter le métavers. Le Forum économique mondial, qui s’est associé avec INTERPOL, Meta, Microsoft et d’autres acteurs dans le cadre d’une initiative visant à définir et régir le métavers, a alerté sur les principales menaces, telles que la fraude par ingénierie sociale, l’extrémisme violent et la mésinformation.

À mesure que le nombre d’utilisateurs du métavers augmente et que les technologies se perfectionnent, la liste des infractions possibles ne cessera de s’allonger pour inclure la pédocriminalité, le vol de données, le blanchiment d’argent, la fraude financière, la contrefaçon, les rançongiciels, l’hameçonnage, ou encore les agressions et le harcèlement sexuels.

Certaines de ces menaces sont susceptibles de constituer des problèmes majeurs pour les services chargés de l’application de la loi, car les actes criminalisés dans le monde réel ne sont pas tous considérés comme des infractions lorsqu’ils sont commis dans le monde virtuel.

« En identifiant ces risques dès le départ, nous pouvons collaborer avec d’autres acteurs pour instaurer les cadres de gouvernance nécessaires et tuer dans l’œuf les futurs marchés criminels », déclare Madan Oberoi, Directeur exécutif des Technologies et de l’Innovation d’INTERPOL. « C’est en échangeant sur ces questions dès maintenant que nous pourrons intervenir efficacement. »

Nouvelle ère, même engagement

Le métavers présente de nombreux avantages pour les services chargés de l’application de la loi, notamment s’agissant du télétravail, de la mise en relation, du recueil et de la préservation des éléments de preuve issus de scènes de crime, ou encore de la formation.

Le renforcement des capacités dans le métavers est très prometteur, car il multiplie les opportunités pour les apprenants de collaborer et de se mettre en relation, et accroît le degré d’implication via des expériences immersives et des exercices pratiques.

Dans le cadre d’une démonstration en direct, des experts de la Direction du Renforcement des capacités et de la Formation d’INTERPOL ont dispensé une session de formation sur la vérification des documents de voyage et le contrôle des passagers à l’aide des capacités d’INTERPOL dans une salle de classe du métavers. Les participants ont ensuite été téléportés dans un aéroport, où ils ont pu mettre en pratique leurs nouvelles compétences à un poste-frontière virtuel.

« Le métavers peut transformer le moindre aspect de notre vie quotidienne, avec des implications colossales pour les services chargés de l’application de la loi », explique M. Oberoi.

« La compréhension du métavers par la police passe nécessairement par l’expérimentation », ajoute t-il.

Les utilisateurs peuvent visiter une version virtuelle du siège du Secrétariat général d’INTERPOL à Lyon sans aucune frontière géographique ni physique.
Le métavers présente de nombreux avantages pour les services chargés de l’application de la loi s’agissant du télétravail, de la mise en relation, ou encore du recueil et de la préservation des éléments de preuve issus de scènes de crime.
« Nous entrons sans doute dans une nouvelle ère, mais notre engagement reste le même », déclare Jürgen Stock, Secrétaire Général d’INTERPOL.
Le métavers d’INTERPOL est d’ores et déjà opérationnel à 100 % et permet aux agents d’interagir par l’intermédiaire d’avatars.
La police vise à approfondir sa connaissance des menaces tout en saisissant les opportunités offertes par le métavers.
Les criminels commencent d’ores et déjà à exploiter le métavers.
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